L’OU.T.I – Ouvoir de Théâtre Inspirant

Descriptif de l’OUTI
Avec l’OUTI (Ouvroir de Théâtre Inspirant), nous vous invitons tous les jeudis (hors vacances scolaires) à un training de théâtre destiné aux comédien.ne.s de tous âges et de tous horizons désireux d’aller à la rencontre d’autres interprètes.
À la façon d’un laboratoire, nous nous amuserons à réfléchir, et à explorer différentes facettes et techniques du théâtre selon les esthétiques et recherches des différent.e.s personnes qui prendront l’atelier en charge.
L’historique des sessions, les ressources partagées seront mises en ligne sur cette page ci-dessous.
Bien sûr, ce training est entièrement collaboratif et bénévole. Il est voulu comme un point ressource et de partage.

Quand? Où? Comment?
Les sessions se déroulent à la MJC Ancely (7 allée des Causses 31100 TOULOUSE) de 14 à 17h, avec la possibilité de prolonger jusqu’à 17h45 selon les disponibilités de chacun.e.
Nous demandons une adhésion annuelle (de septembre à fin juin) de 10€ à l’association Présences-Monde, en participation aux frais.
Ce training étant bénévole (on attend vos propositions!), et malgré tous nos efforts pour être présents et maintenir l’OUTI chaque jeudi, il peut être possible, en cas d’indisponibilité générale, que le training n’ait pas lieu.
Libre alors à vous, adhérents, de demander les clés de la salle et de venir jouer!
COVID
Avec la Covid, l’accès à la salle est désormais limité à 11 personnes. Il est donc fondamental de prévenir de votre venue en écrivant à louti@presences-monde.org  ou en rejoignant le groupe whatsapp de l’OUTI au (zéro6zéro8763945)


Pour s’inscrire:
louti@presences-monde
SITE DE LA MJC ANCELY => http://www.mjcancely.fr/activites/ou-ti-training-theatre/

27/05/2021 — Apprivoiser l’impro session animée par Frédéric Fourcade

Bilan, par Frédéric: « Nous n’étions que 4 pour cette session d’improvisation théâtrale, mais
nous avons joué pendant 3 heures, avec une pause café pour souffler un
peu. On a abordé le jeu muet, burlesque, appris à se gérer soi-même sans
trop réfléchir, à faire seul.e ou en groupe, une action rapide sans
performance de mime (nous ne sommes pas des mimes), pour susciter
l’envie chez un partenaire de venir nous rejoindre en créant des scènes
sans parole. L’espace était tournant, un forum, et les scènes se sont
naturellement succédées dans toutes les directions sans répit. Puis, nous
avons commencé à décomposer le jeu muet, à le séquencer, le disséquer,
pour nous permettre de rester le plus évident et le plus simple
possible, dans le soucis de rester lisible tout en s’amusant. Enfin,
nous avons abordé la dynamique du jeu des statuts des personnages, nous
avons parlé (nous ne sommes pas des mimes), avec des canevas, des
situations, des accessoires et des contraintes physiques (chapeaux). »


« C’est une erreur de croire que les exercices ne relèvent que de l’école et ne s’appliquent qu’à une certaine période du développement de l’acteur. Un acteur comme tout artiste est semblable à un jardin, on ne peut pas le désherber une fois pour toute. Les mauvaises herbes ne cessent de croître et il faut les arracher sans cesse. Ce qui est naturel et nécessaire. Les acteurs doivent apprendre leur métier en variant les méthodes; l’acteur doit essentiellement procéder à un acte d’élimination. » Peter Brook, L’Espace Vide, p.150 / (merci Antoine pour la citation 😉

25/03/2021 — Sarah Kane 4.48 – Tarkos – Kribus – Meddeb; avec Frédéric, Jérémy, Gabriel

Amazon.fr - 4.48 Psychose - Kane, Sarah - LivresNous continuons notre exploration de l’enregistrement de la voix, avec cette fois-ci des objectifs plus précis, un vocabulaire commun.
— Pour le monologue qui ouvre L’Amérique (de Serge Kribus), travail sur le texte avec Frédéric pour identifier les différentes voix inscrites et trouver une place à cette étonnante parole performative qui fait voir l’action « Je saigne », au moment où le personne le dit et le découvre.
— Pour l’extrait de 4.48 Psychose de Sarah Kane par Gabriel, recherche d’interprétation autour de: 1) voix dans sa tête, seule dans sa chambre 2) voix exprimée face au miroir 3) parole théâtrale à une personne véritable face à elle 4) prière à Dieu.
— Pour le travail sur Tarkos « Quand on mange, on n’est pas malheureux », recherche sur la façon d’interpréter sans entrer pour autant dans un personnage. Lecture avec une pulsation, pour ne pas s’arrêter sur l’expression d’un hypothétique sens, puis Frédéric (qui a joué des pièces de Tarkos en clown précédemment) propose de travailler sur le corps et l’épuisement du souffle. Répéter le texte en boucle en se concentrant sur l’articulation et le souffle libère paradoxalement les sens du texte. Un trajet physique (d’une voix basse, au texte gueulén au retour à une voix apaisée) peut s’initier. La poésie transpire en même temps que le corps on dirait.
Enfin, on termine avec un extrait de « La Migration du Marbre », de Abdelwahab Meddeb, lu sur une musique. Dangers: une lecture musicale du texte, plaquée, qui en efface la singularité. Effet pub. Est-ce que ça fonctionne si on lit en même temps qu’on entend un texte chanté? Ça peut, davantage si ce n’est pas dans la même langue. Sentiment que le chanteur « porte » le corps, l’émotion; que le lecteur « explicite » les pensées du chanteur. Ici, la lecture sur faisait sur I Want to be alone de Jackson C Franck.
Vertus: la musique est support d’imaginaire, elle pose aussi la voix. Dans le cadre d’un texte descriptif (l’extrait, tiré des carnets de voyage de l’auteur, parle d’une balade dans les dédales du Caire.)

ENREGISTREMENTS => https://drive.google.com/drive/folders/1I29lGB30_ZLYL-tMA2o3XhqmYOfLi2Qk?usp=sharing

18/03/2021 — Aux Journées Ébullitions, journées professionnelles des jeunes compagnies d’Occitanie
Ces journées de rencontre professionnelles, entre compagnies émergentes, structures et partenaires, se sont déroulées au théâtre Jules Julien (Toulouse), du mercredi 17 au Samedi 20, avec la présence du Comité de lecture Collisions (avec qui on espère bientôt travailler ;-), Occitanie en Scène, Raviv, et la maison de production Playtime

=> Programme Ebullition mars 2021
=> page FB d’Ébullitions: https://www.facebook.com/Ebullitions31

11/03/2021 — Beckett (L’ImagePoèmes suivis de Mirlitonnades); avec Céline, Jérémy, Gabriel
L'ImageAu cours de cette session, après un échauffement avec des exercices de respiration (pranayama tiré du yoga kundalini), début d’un travail autour de Beckett, et plus particulièrement « L’Image ». Le texte s’apparente à une vaste logorrhée dans laquelle le « parlant » cherche à produire une image, à raconter. Sans ponctuation, l’instance parlante change à haute fréquence de « base »: 1) auteur qui cherche seul dans sa chambre; 2) auteur qui commente l’auteur qui cherche seul dans sa chambre; 3) discours indirect libre du personnage raconté; 4) parole performative (« la langue se charge de boue »)…
Une étude du texte et une bonne vivacité dans ces changements de lieux d’énonciation est demandée!

Ou vaut-il mieux lire le texte de façon monocorde, brute, pour en préserver toutes les ressources? (ce serait dommage de ne pas tenter, de ne pas rater, de ne pas rater encore, de ne pas rater mieux…).
Nous avons divisé le texte en « moments » avant de chercher à le lire dans une parole chorale. Affaire à suivre, texte retors…

ENREGISTREMENTS => https://drive.google.com/drive/folders/11zJXyrf3nCucNb6xrHdSLuPWdZVZvmSI?usp=sharing

04/03/2021 — Tarkos « Le Petit Bidon », « On n’a pas faim », « Le mot mot ment », « la vraie vie »  / Céline (extrait de « Mort à crédit ») / Kribus (extrait de L’Amérique); avec David, Antoine, Gabriel
Travail autour du podcast et des différents lieux d’énonciation à trouver pour lire/déclamer un texte poétique (Tarkos), théâtral (Kribus) ou un texte narratif (Céline).
Dans le cadre d’une lecture, en vue d’un enregistrement sous forme de podcast où l’auditeur ne reçoit pas d’image pour compléter sa réception du texte, il convient d’être précis dans les décisions de départ qui sous-tendent l’interprétation. L’imaginaire projeté, et la réception varieront en fonction.

On peut ainsi travailler à distinguer plusieurs niveaux d’interprétation:
– Au 1er degré: on joue le personnage qui parle, on incarne, on interprète dans une optique réaliste. Mais quand ce personnage raconte un fait passé, à partir de quelle émotion (ou état de corps imaginé du personnage) est-il préférable d’appuyer son interprétation?  L’émotion du le narrateur vécue au moment où il raconte, ou le rappel de l’émotion ressentie dans l’instant raconté? L’acteur doit alors trancher (ou osciller) entre ces deux espaces-temps.

-Au 2nd degré: On peut penser qu’il serait plus subtil de « faire entendre » que nous-mêmes (comédien·ne·s lecteur·rice·s) nous nous plaçons dans l’enregistrement en tant que lecteur: donner à percevoir à l’auditeur, par son interprétation, l’objet livre, textuel, et les mille voix susceptibles d’être entendues, sans les interpréter, sans graver l’image dans le marbre.
David parlait d’un travail de l’esquisse: rendre l’impression, ne pas circonscrire complètement, laisser à l’auditeur une part d’invention et de liberté. Cela donne alors au texte (et particulièrement dans le cadre d’un travail sur le poème) une part d’irrésolu; d’autant que le sens final échappe toujours.

En travaillant les poèmes de Tarkos, c’était très net. On pouvait s’amuser à les travailler dans un optique de performance scénique (rapidité, précision-exagération de l’articulation, mise en scène d’un personnage hystérique etc…) mais alors le texte devenait bel et bien, et drôlement, prétexte, comme le dit la formule.

David nous a alors partagé les références de L’Encyclopédie de la Parole, de Joris Lacoste. Travail incontournable et passionnant, foisonnant, à explorer d’urgence => www.encyclopediedelaparole.org

=> ENREGISTREMENTS:
https://drive.google.com/drive/folders/1mpV_NT3ppL06aGCORyA0qcvVP4-LfdPK?usp=sharing

22/10/2020 — Maldoror, Cendrars, Bonnefoy; avec Lisa

De quel endroit partir pour déclamer un poème?
Retrouver l’état d’invention qu’avait l’auteur au moment de l’écrire? 
Jouer la parole intérieure du lecteur qui découvre le texte pour la première fois, imaginant et comprenant pas à pas, vers à vers?
Réciter comme on parcourt un terrain conquis?
Si le poème est à la première personne, l’incarner? L’incarner comme s’il se vivait à l’instant de le dire ou comme un souvenir que l’on raconte?
Porter le texte d’une voix blanche pour ne pas le masquer de sa présence?

=> Maldoror Chant IV – Je suis sale. Les poux me rongent…
=> Cendrars – Bilbao
Dans le leurre des mots – Yves Bonnefoy, extrait du recueil « Les Planches Courbes ». Poème qui pose le dilemme entre le vœu de l’expression, la beauté grisante des mots qui emmènent toujours ailleurs, confond ce qui est vraiment, nous masque la nature des choses, et l’impossibilité d’y renoncer. La poésie (et l’effort pour la dire), ne saurait être qu’une tentative.


08/10/2020 – Sodarshan chakra kryia & « le coeur volé » / Rimbaud
Aujourd’hui, séance en (très/trop) petit comité! NDLR:
« Les amis, on vous attend » 🙂

L’échauffement était dans la veine yogique avec en défi aujourd’hui, avec le « Sodarshan chakra kryia ». Qu’est-ce? C’est une technique de respiration (pranayama) inspirée du yoga kundalini qui libère l’énergie, fait  travailler la rétention du souffle, la maitrise de la colonne d’air, la concentration, les abdos, et la tenacité. Je vous encourage à tenter un cycle de 40jours à 5min/j, c’est bénéfique et ça décrasse!

Pour le mode d’emploi:
https://kundalini-marseille.com/meditation-sodarshan-chakra-kriya/
Musique: j’ai bricolé cette version de 7min => https://soundcloud.com/user-109211515/sodarshan-chakra-kriya-7min/s-48fsjigTRpr
L’originale: https://youtu.be/wPbfgdnIBzg

La posture: Assis en posture confortable avec un léger jalandhar bandh (fermeture du cou).
Les yeux: Les yeux sont concentrés sur le bout du nez. (cette méditation ne doit pas être faite les yeux fermés).
Mantra: Wha-hé Gourou
Mudra et respiration:
a) Bloquez la narine droite avec le pouce droit. Inspirez doucement et profondément avec la narine gauche. Suspendez la respiration. Mentalement chantez le mantra WHA-HE GU-RU 16 fois. Pompez le nombril 3 fois sur chaque répétition, une fois sur WHA ; une fois sur HE ; et une fois sur GURU, pour un total de 48 pompages.

b) Après les 16 répétitions, débloquez la narine droite. Placez l’index droit (l’auriculaire peut être aussi utilisé) epour bloquer la narine gauche, et expirez doucement et profondément par la narine droite.

c) Continuez en répétant a & b

Durée: Continuez pendant 11-31 minutes. Ceux qui maitrisent peuvent étendre cette pratique de 62 minutes jusqu’à 2 heures et demi par jour.

Pour finir: Inspirez, retenez la respiration 5-10 secondes, puis expirez. Etirez les bras en l’air et secouez tout le corps durant 1 minute, ainsi l’énergie peut se répandre.
© The Teachings of Yogi Bhajan

Travail avec Martin du poème « Le Coeur Volé » de Rimbaud, tiré des Lettres du voyant de 1871 à son professeur, Georges Izambard. Poème obscur à première vue, lyrique, car reprenant la forme du rondeau. Difficile d’y jouer concret! Mais le sens prend lorsqu’on y lit la peinture d’un viol perpétré par la soldastesque pendant la Commune. Métaphorique ou réel, on ne sait, mais la détresse se fait entendre. Si d’un même « c » l’on remplace « coeur » par « cul », elle devient explicite.

Trouver à le transmettre tout en préservant le lyrisme désabusé du rondeau. Travail sur les voyelles longues, les mots à mâcher, les respirations à trouver…

Mon triste coeur bave à la poupe,
Mon coeur couvert de caporal :
Ils y lancent des jets de soupe,
Mon triste coeur bave à la poupe :
Sous les quolibets de la troupe
Qui pousse un rire général,
Mon triste coeur bave à la poupe,
Mon coeur couvert de caporal !

Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs quolibets l’ont dépravé !
Au gouvernail on voit des fresques
Ithyphalliques et pioupiesques.
Ô flots abracadabrantesques,
Prenez mon coeur, qu’il soit lavé !
Ithyphalliques et pioupiesques
Leurs quolibets l’ont dépravé !

Quand ils auront tari leurs chiques,
Comment agir, ô coeur volé ?
Ce seront des hoquets bachiques
Quand ils auront tari leurs chiques :
J’aurai des sursauts stomachiques,
Moi, si mon coeur est ravalé :
Quand ils auront tari leurs chiques
Comment agir, ô coeur volé ?

Peinture de Martin Jame => https://www.instagram.com/p/CGCzgubHr9z/


02/10/2020 – Retour sur la session du 1er Octobre – POÉSIE.S

Cette séance était dédiée aux rapports qu’entretiennent le théâtre et la poésie. Dans quelle mesure une pièce de théâtre, le jeu du comédien, se fonde sur une entreprise poétique? Par poésie, on n’entend pas forcément le lyrisme, la recherche d’une esthétique un peu plastique et doucement jolie, mais plutôt un effort (ou une ouverture en lâcher-prise), pour toucher par l’intermédiaire du plateau, du corps, de la voix, du texte, à ce qui est plus grand que nous, à quelque chose qui nous déborde et que l’on ne connaît pas, quelque chose qui déplace, surprend, innove, bouscule, crée une nouvelle forme, crée, et fait place à ce quelque chose qui nous pousse au théâtre, le rend nécessaire, et qu’on pourrait appeler beauté.
Avec des textes de:
Jean-Pierre Siméon: « La Poésie sauvera le monde« , « Ce que signifiait Laurent Terzieff‘, « Stabat Mater Furiosa« .
Yves Bonnefoy: « Dans le Leurre des mots« 
Kate Tempest: « Les Nouveaux Anciens« 
Lautréamont: Les Chants de Maldoror
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Activité d’écoute comparée du Bateau Ivre d’A.Rimbaud interprété par: Sacha Pitoëff, Gérard Philipe, Laurent Terzieff, Jean-Louis Trintignant, Philippe Léotard, Fanny Ardent.
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Ressources à retrouver ici:
Article: Trois questions à Laurent Terzieff => https://www.theatre-contemporain.net/spectacles/Philoctete-4074/ensavoirplus/idcontent/15782
Les docs sur le drive de l’OUTI -> https://drive.google.com/drive/folders/1rAOeCuDkr16MCWZaC5fGJiSDd3KfVhUg?usp=sharing



Le 28/09/2020
« Bonjour à toutes et tous,

après ces mois difficiles, les tristes annulations, nous vous proposons de reprendre les training de l’OUTI cette année. De quoi se retrouver, dérouiller ses talents, et réchauffer les planches transies.

Pour cette année, c’est super, l’équipe de la MJC Ancely a la gentillesse de nous proposer désormais un accueil tous les jeudis, de 14h à 17h, sauf vacances scolaires, et ceci jusqu’à la fin juin.

Les conditions ne changent pas et nous (la compagnie Présences-Monde et l’Enclos) ne demanderons qu’une adhésion minimale de 10€ en guise de participation aux frais. Bien sur, le training restera collaboratif et ouvert aux proposition de chacun.e, que cet espace puisse être une base de lancement, un foyer réconfortant et d’émulation!

Pour le moment, faute de temps, nous n’avons pas encore pu nous rencontrer ni définir de programme précis avec Sandra et Mariana à la façon de « cartes blanches » sur plusieurs séances comme cela avait commencé à être mis en place la saison dernière, et malheureusement interrompu.

Personnellement, je souhaiterais travailler davantage sur la poésie, le travail fin de scènes choisies (possiblement en préparation de concours ou d’auditions), et explorer l’univers de Valère Novarina que je connais mal mais qui m’interpelle dans son rapport au langage et à l’abstraction.

Malgré le rush de rentrée, et pour ne pas frustrer les plus impatient.e.s, je vous propose ainsi tout de go de se retrouver ce jeudi 1er octobre, de 14h à 17h, dans le Caldarium.
Je voudrais lors de cette séance travailler sur la poésie, sous toutes ses formes (littéraires). Cela ne semblera peut-être pas suffisamment théâtral à certain.e.s, mais je crois qu’elle est pourtant au cœur de notre travail, par le travail de présence, de profération, d’écoute, d’intelligence du texte et de placement intérieur voire d’éthique que cela demande.
Ces textes sont des véhicules et, plutôt que le virus, allons voir comment travailler à voyager avec et les transmettre.

Pour des raisons sanitaires, l’accès à la salle est limité à 11 personnes. Merci en retour de mail ou par whatsapp, Signal (+33zérosix8763945) de signaler votre venue! Au plaisir de vous revoir, n’hésitez pas à faire passer l’info,

++ Gabriel
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Au Programme :

° Gabriel Tamalet / Cie Présences-Monde / 9, 23 janvier et 6 février
 » Le cœur a ses raisons »

« Chercher l’excès », « sortir du cadre », « pousser le curseur », « détourner les codes », « creuser l’irrévérence », « libérer le bouffon », « aller trop loin », tels sont les mots clés de cette carte blanche théâtrale de 3 séances dans laquelle nous irons parodier, à la sauce théâtrale, l’univers, les intrigues et les codes de jeu des soap-opéras (Les feux de l’amour, Dallas, Magnum, Sous le soleil…).

Pour ce faire, nous nous inspirerons de la cultissime série québecoise « Le coeur à ses raisons »(visible sur Youtube) où les immenses Anne Dorval et Marc Labrèche révèlent cet art théâtral de la parodie, capable de faire de l’or en barre avec le plomb de ces séries de base.

Notre histoire s’appellera-t-elle À sang pour sang coeurs ardents ? Ou bien Les vertiges de la vertu ? On ne le sait pas encore, mais avec le groupe, à nous alors d’imaginer une ville type, et dans cette ville type, d’y débusquer des personnages-types, et avec ces personnages-types, des intrigues-types et des situations-type à mettre en œuvre au gré de différentes scènes-épisodes.

Si la parodie est une caricature, il faut savoir en dessiner précisément les traits, travailler les ressorts de l’humour, les rythmes, les micro-décalages ou grand-écarts en laissant transparaitre le modèle de base, tout en permettant d’y voir la drôle de distorsion opérée. Également, si la grosseur des traits change dans l’interprétation, les enjeux de chaque scène demeurent, et jouer selon ces codes, ce n’est alors pas « jouer mal », mais plutôt, trouver comment « jouer augmenté ».

Dans ce travail, il sera alors intéressant, au passage, d’étudier les différents niveaux de ces codes de jeu et de voir comment il est possible de passer de l’imitation, au pastiche, et à la parodie.

° Sandra Wichurski / Cie L’enclos / 27 février, 5 et 19 mars
# Les Briseurs de machines

En décrivant la société d’aujourd’hui telle que l’a prédit Günther Anders, philosophe allemand, dans les années 60 : une société du conformisme, du standard, dirigée par les machines, un monde de la consommation omniprésente où l’homme n’aura peut être un jour plus sa place dépassé par ses propres créations, nous nous demanderons comment faire pour ne pas tous devenir à la fois des « loup des steppes » et des « briseurs de machines ».

Dans un premier temps, à l’aide d’extraits du livre « L’obsolescence de l’homme » de Günther Anders , nous ciblerons les comportements de l’homme-machine de notre époque, du « soliste » dans la foule, de l’humain qui est devenu au fil du temps un consommateur, un client, une marchandise et qui a accepté avec enjouement de perdre son essence d’être ; ceci dans un travail chorale et corporel.
Puis dans cette même dynamique, au travers d’ improvisations, nous nous exprimerons sur l’époque que l’on vit, que l’on subit en nous identifiant à la figure du loup des steppes et déclamerons à travers des témoignages de luddistes, notre envie furieuse de devenir un jour peut-être « des briseurs de machines ».

 » Ceux qui nous traitent de « briseurs de machines », nous devons les traiter en retour de « briseurs d’hommes »

« En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.  » Gunther Anders-1956- L’obsolescence de l’homme

« Si la majorité a raison, si cette musique dans les cafés, ces divertissements de masse, ces êtres américanisés aux désirs tellement vite assouvis représentent le bien, alors, je suis dans l’erreur, je suis fou, je suis vraiment un loup des steppes, comme je me suis souvent surnommé moi-même ; un animal égaré dans un monde qui lui est étranger et incompréhensible. » Le loup des steppes- 1927- Hermann Hesse

° Mariana Georgieva / Cie L’enclos / 2 et 23 avril et 7 mai

L’univers du In Yer Face Theatre (Dennis Kelly, Sarah Kane, Caryl Churchill): quelle parole pour le comédien?

« Mes mots n’ont plus rien à me dire. »
Heiner Muller,  »Hamlet-Machine »

L’univers des trois auteurs que j’ai choisi comme base pour mon travail au sein de l’Outi, est à la fois marqué par la simplicité du quotidien et une violence sur-réelle. Cette force est d’abord visible dans leur écriture. Comment porter ce langage au théâtre? Comment créer cet  »autre » espace, à la lisière entre la fiction et le méta-théâtral? Comment trouver cet endroit de la parole, à la fois banale et poétique? Par multiples exercices et du travail approfondi sur plusieurs monologues de Kelly, Kane et Churchill, on va essayer de déconstruire ce langage pour trouver son essence, et l’univers d’une force inquiétante qui l’entoure.